COMMUNIQUE DE PRESSE : LES INDUSTRIELS LAITIERS EN OPERATION SEDUCTION !
- 21 mai 2024
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**Titre : Les Industriels laitiers en opération séduction !**
Dans une récente communication à retrouver ICI , la FNIL a produit un outil pédagogique sur le prix du lait payé au producteur. S’il s’agit d’une belle réalisation théorique, France OP Lait constate qu’elle manque de réalisme !
Première réalité, les industriels doivent négocier non pas directement avec les producteurs individuels, mais avec les Organisations de Producteurs (OP) dès lors que les producteurs en sont adhérents. En effet, aujourd’hui, la plupart des producteurs adhèrent à une OP pour négocier collectivement. Dès lors qu’un producteur adhère à une OP, l’acheteur n’a pas le droit de contourner l'OP pour proposer, ou plutôt imposer, un contrat individuel.
Deuxième réalité, dans le secteur laitier, beaucoup d’OP n’ont pas encore de contrat avec leur acheteur ! En effet, malgré leurs propositions de contrats qui doivent servir de base de négociation et des négociations interminables, la contractualisation écrite est loin d’être un fait établi dans les relations entre OP (donc les producteurs) et les industriels ! Mais alors, en l’absence de contrat, comment se calcule le prix du lait ? C’est très simple, l’industriel décide unilatéralement ! Et c’est d’autant plus facile de décider et de ne pas négocier que les industriels s’autofacturent !
Troisième réalité, le prix ne couvre pas forcément les coûts de production d’un élevage ! En effet, la loi impose une prise en compte des coûts de production, mais pas la couverture des coûts de production des éleveurs. De ce fait, bien souvent, dans la pondération des indicateurs permettant de déterminer le prix, les coûts de production sont écrasés. De plus, les indicateurs de coût de production ne sont que des moyennes. Ils sont loin de répondre aux enjeux individuels, notamment d’investissement et d’installation ; bref, de satisfaire l’objectif du renouvellement des générations !
Heureusement, il y a aussi des OP qui ont réussi à construire des partenariats vertueux avec des industriels volontaires ! Oui, il y a des choses bien, mais non, c’est loin d’être une généralité !
Dans le contexte des évolutions législatives en cours, France OP Lait s’interroge profondément sur l’opération séduction des industriels laitiers et sur le lobbying à l’œuvre.
Alors même que la construction du prix en marche avant et la transparence sont des enjeux cruciaux pour les OP et leurs producteurs de lait adhérents, comment le médiateur des relations commerciales agricoles peut-il préconiser dans les négociations commerciales entre industriels et grande distribution « un prix normatif de la MPA (…) à partir des cotations d’un indicateur de marché pertinent » ? Pour France OP Lait, tout renoncement à la transparence et à la prise en compte des coûts de production des agriculteurs serait inacceptable ! La compétitivité des industriels ne doit pas se faire sur le dos de celle des producteurs.
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